Ici ça va

mardi

Ici ça va. Ça va comme un matin chagrin. Je voudrais que l'on me prenne dans les bras.

 

mercredi

Ici ça va. J'apprends à déchiffrer le langage de mon corps, celui-là même qui ne sait pas crier.

 

jeudi

Ici ça va. Ces sont les oiseaux qui désormais habitent cette ville désertée par les hommes. Ils occupent le champ libre qui leur est peut-être du, ils font entendre leur voix. J'ai été ce matin la spectatrice de cette incroyable symphonie.

 

vendredi

Ici ça va. Je sautille d'une chose à une autre, semant ça et là des petits bouts de moi qui volettent dans l'air et que je dois m'appliquer à rassembler le soir venu.

 

samedi

Ici ça va. Dans l'aube, je converse avec le silence et je cueille la lumière à la petite cuillère.

 

dimanche

Ici ça va. Il me reste à apprivoiser ce moment où la nuit tombe, littéralement, à l’intérieur de moi.

 

lundi

Ici ça va. Vingt jours depuis le premier, un temps qui semble avoir duré une éternité.

(Un temps sans durée,

qui s'étirera

peut-être

jusqu'à rompre)