Ici ça va

mardi

Ici ça va. Mes yeux, habitués à nager, ne savent plus pleurer. Derrières mes paupières des déserts, une sécheresse qui me brûle, peut-être de trop voir.

 

mercredi

Ici ça va. Je dois vivre avec cela désormais : l'incertitude et le silence entre eux qui me font trembler.

 

jeudi

Ici ça va. Mon lit est un abri, une cabane, un bateau à voile.

 

vendredi

Ici ça va. J'entends les mots qui ne veulent plus sortir de moi rebondir contre les parois de mon corps.

 

samedi

Ici ça va. A quel moment la vie est-elle devenue douce, habituée, au point d'oublier que nous sommes enfermés ? A quel moment avons-nous, sans même nous en apercevoir, cessé de voir les barreaux de notre cage ?

 

dimanche

Ici ça va. Je commence à comprendre que la vraie cage, souvent, c'est mon corps.

 

lundi

Ici ça va. Le goût d'enfance des crêpes et leur parfum de fleur d'oranger me consolent de presque tout.